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Frédéric Louis Colle, née à Rumaucourt en 1880

    « Contribution à l’étude de la castration de la jeune truie ».

    Le patrimoine de Rumaucourt est très varié.

    Aussi, avons-nous souhaité nous arrêter sur le cas singulier de Mr Frédéric Louis COLLE, né à Rumaucourt le 04 mars 1880, qui était installé comme vétérinaire à Oisy le Verger. Nous pouvons le considérer, semble-t-il, comme l’unique auteur issu de notre commune qui passa à la postérité par l’écriture : il publia en effet en 1932 une thèse de doctorat dont le thème, il est vrai, n’est pas des plus enthousiasmants, mais ô combien original, puisqu’il s’agit de la castration de la jeune truie !

    Dans son introduction, M. Colle analyse les façons de faire alors à l’oeuvre dans nos campagnes : cet acte était dévolu à des « castreurs » qui opéraient sans formation particulière et avec de gros soucis d’hygiène. Le résultat était parfois désastreux (infection puis décès de la bête). Notre auteur justifie ainsi l’intérêt de mettre en place une approche plus médicale. Il rend néanmoins hommage à M. Lelong, de Lécluse qui avait, selon lui, de grands talents.

    La castration a pour but de favoriser l’engraissement des truies. En effet, sans cette pratique, des « désirs inassouvis d’apparition précoce » les perturbent ; il s’ensuit des bagarres entre les individus et une perte d’appétit préjudiciable à la prise de poids.

    Venons-en aux préconisations de notre concitoyen. L’opération concerne des animaux âgés de 6 semaines et 5 mois. Après les rappels anatomiques d’usage, M. Colle insiste sur les règles d’hygiène : lavage des mains, puis désinfection du matériel et de l’animal à l’eau bouillie tiède salée à 10% (ndlr : depuis, nous avons bien progressé dans l’asepsie !).

    La truie est ensuite sanglée sur une table sur laquelle sont pratiqués 2 trous distants de 20 cm afin de passer la sangle (si vous possédez une table avec 2 trous distants de 20 cm….! ).

    Elle nécessite l’aide de deux personnes, si possible aguerries à cette tache, car il n’est jamais question d’anesthésie : l’une d’elle maintient les pattes avant et la tête, l’autre, les pattes arrières.

    L’opération dure de 3 à 4 minutes. Après l’incision cutanée, les muscles et le péritoine sont déchirés avec l’index, les ovaires sortis et sectionnés, puis l’utérus est dégagé pour être sectionné après torsion (4 à 6 tours sont nécessaires pour éviter les saignements). L’opération se termine par la suture cutanée.